Les chercheurs de tous genres, également en matière d’arts, ont tendance à ne poser que les questions auxquelles ils peuvent espérer répondre avec bon sens. Pourtant, mon expérience de vie m’a enseigné qu’il est essentiel de poser des questions dont on n’a pas forcément de réponse. Pour moi, c’est le cas des œuvres d’art. D’affreux gribouillis sur une nappe en papier ne valent apparemment rien. Et pourtant, lorsqu’ils sont l’œuvre d’un Picasso, ils valent soudain des millions. Mais malgré son prix exagéré, est-ce bien encore une œuvre d’art ?

Une question de capacité?

Les artistes doivent-ils faire leurs gammes comme les musiciens virtuoses doivent en exécuter des centaines de milliers avant que leur interprétation nous enchante. Autrement dit, l’art exige-t-il un effort considérable? Sans doute…
Si vous êtes né(e) avec un talent particulier, ce talent-là risque fort de demeurer latent si vous ne le cultivez pas. Seulement voilà, tout le monde ne reçoit pas les mêmes chances d’affiner et de perfectionner ses capacités. Et même ces personnes appartenant à des classes socio-économiques fort différentes les unes des autres développent néanmoins les mêmes capacités. Mais, là encore, il est peu probable qu’elles connaissent un succès égal, parce qu’elles devront, d’entrée, jouer avec des règles de jeu différentes. Aujourd’hui, je vous parlerai de sculptures.

La place de la sculpture dans les arts plastiques

Il faut savoir que l’on comprend par arts plastiques, non seulement la peinture, le dessin, la gravure, l’architecture, mais aussi la sculpture. Or, si la peinture a engendré d’innombrables réflexions, la sculpture, elle, a inspiré au fond assez peu de textes même en cette fin de 2020. La peinture a connu d’innombrables styles au fil des siècles. La sculpture aussi. Elle a exprimé bien des courants. De plus, jusqu’au 19e siècle, les matériaux étaient quasi interchangeables. De ce fait, un même modèle pouvait être indifféremment transposé dans du marbre, du bois ou du bronze. Et tout comme je ne puis pas ici vous parler de l’art de la fonte de bronze, je n’évoquerai que trois exemples dont le premier est purement allégorique. Cette œuvre de Ralph Brown (1928–2013) mesure 1m94 de haut.

Doux métissage  collection privée ©scriptis Editions
Doux métissage collection privée ©scriptis Editions

«Ne brandissez plus en vain cette noble bannière!»

Le titre de cette œuvre a été inspiré du poème Tout est vanité d’Anne Finch, la comtesse de Winchelsea. Ralph Brown, connu pour ses sculptures sensuelles et figuratives, tenait rendre hommage à cette poétesse qui, autrefois, avait une situation bien difficile à la cour et dans l’univers littéraire de l’époque. Dame, c’est qu’elle y tenait un discours des plus novateurs sur l’égalité des sexes, tant sur le plan intellectuel que spirituel.

Le bronze… un souffle d’âme?

Les propriétés du bronze sont telles qu’aucun autre matériau ne peut l’égaler en durabilité. Le bronze est facile d’utilisation et le sculpteur lui donne la forme qu’il veut obtenir. La sculpture en bronze se transmettra d’une génération à l’autre. Et puis le bronze est plaisant à contempler, mais pas seulement. On aime le toucher et le caresser.
Voici deux autres sculptures féminines contemporaines. L’une exprimant un idéal qui, demain, sera réalité.

Shekina collection privée  ©scriptis Editions
Shekina, collection privée ©scriptis Editions

Tout le monde peut-il devenir un grand artiste?

D’abord qu’est-ce qu’un grand artiste? Il ne me viendrait pas à l’idée d’entrer dans un restaurant gastronomique de grande renommée en lançant au maître d’hôtel : «Garçon, de la nourriture, s’il vous plaît!». D’abord, parce que le maître d’hôtel n’est pas un serveur et parce que, si je veux seulement de la nourriture, point n’est besoin d’entrer dans un tel établissement.
Je ne dirai donc pas non plus aux gens ayant une proposition artistique originale : «Artiste, de l’art s’il vous plaît!».

Vous en saurez bientôt davantage, sous peu, grâce à un nouveau regard sur l’Art