D’accord, je suis un peu macho, mais pas un tigre en miniature. Pourquoi? Parce qu’un tigre ne ronronne pas. Ni les jaguars, ni les panthères du reste.
Moi si!
Tout comme les pumas, guépards; servals, ocelots et lynx. Différemment. Évidemment.
Si, d’aventure, le vôtre est plutôt un muet du ronron, ne vous affolez pas. Je vais tout vous dire sur notre ronronnement.
Qu’est-ce que ronronner?
Comment sommes-nous capables d’émettre un ronronnement? Autrement dit, quel est le mécanisme? La science n’a émis que des hypothèses et tâtonne encore. Moi, je m’en fiche de savoir que –soi-disant– je contracte les muscles de mon larynx. Et que ces contractions résulteraient d’une oscillation au niveau des neurones. Oscillation qui, à son tour, entraînerait une vibration de mes cordes vocales. Remarquez qu’il y a bien d’autres théories encore. Mon flux sanguin dans mes poumons ou mon artère principale joueraient un rôle dans la modulation de mes potentielles tonalités. Où une autre théorie encore impliquant mon anatomie de la gorge et les impulsions nerveuses régulières qui en découleraient. ‘Parole, parole, parole’… vous entendez la voix de Dalida? Quand vous regardez la télé, vous n’avez pas besoin de savoir pourquoi et comment, ça marche, hein? Chez moi, c’est pareil, …ça marche! Je ronronne.
Pourquoi vouloir en savoir plus?
Nos basses fréquences
Là encore, les spécialistes se chamaillent. Elles se situent entre 25 et 30 Hertz. « Faux », disent d’autres. Leurs vibrations se situent déjà au-dessus d’une plage de 12 Hertz. Et d’autres encore affirment qu’elles sont de 16 à 28 Hertz. Moi, qui ait un certain embonpoint alors que ma mère Oona est assez maigre, je vous dis en tant que chat que nous savons contrôler le son et l’intensité de nos ronronnements. Tout dépend de notre race. Mais ça aussi, on s’en fout! To be or not to be. Pour moi: ronronner ou pas… voilà la question!
Quand ai-je ronronné la première fois?
Ben, lorsque j’étais tout petit, petit, alors que j’avais encore les yeux fermés, je ronronnais déjà. Il fallait bien que je communique avec Oona, pour lui dire que j’avais faim…
D’ailleurs, aujourd’hui encore, je boulotte continuellement. Cela ne se voit pas? Tout en ronronnant, bien sûr. A deux jours de mon existence, je ronronnais en tétant ma maman. De même, lorsqu’elle me faisait la toilette en me léchant. Alain pourra vous le confirmer, c’est lui qui m’a sorti du ventre de maman. Est-ce que vous réalisez que le ronronnement est une chose tellement compliquée qu’avant que nous puissions faire ronron, notre système neuromusculaire doit tout d’abord s’implanter? Vous aurez alors compris que, moi aussi, j’ai dû m’entraîner instinctivement pendant les premiers jours de ma vie avant de ronronner comme ma mère, par exemple.
Par la suite, les vibrations produites sous le contrôle neuronal par mes cordes vocales qui sont modulées par la caisse de résonance du larynx, sont enfin devenus des ronronnements corrects.
Plaisir et dépendance
Oui, plaisir et dépendance affective vont donc de pair chez nous.
Pas chez vous?
Du coup, vous aurez compris que chez nous, notre ronronnement joue un rôle social extrêmement important. Nous utilisons même le ronronnement en cas de soumission alors que nos potes, les chiens, se couchent sur le dos, les quatre pattes en l’air.
Les hormones du bonheur…mais pas seulement
Notre hypothalamus sécrète des endorphines lorsqu’il nous arrive des sensations. Agréables, lorsqu’Alain, David ou Sonia me caressent. Lorsqu’on va me donner quelque chose de bon. Mais aussi des très désagréables. Lorsque Smocky subissait une quelconque situation de stress ou de peur chez la véto, il ronronnait très fort. Ronronnait-il afin d’apaiser son mal-être? A propos des douleurs chez nous, savez-vous qu’il y a 23 signes à ne pas négliger?
Vous, les humains, vous souriez bien.
Pourquoi – nous les chats – ne pourrions pas ronronner pour exprimer les mêmes sentiments, hein?
D’ailleurs, même les chats solitaires ronronnent. Les dernières hypothèses de chercheurs, c’est que le ronronnement déclenche un mécanisme d’auto guérison étonnant des os. Est-ce pour cela que nous retombons sur nos pattes? Bon, revenons à votre éventuel muet du ronron. Peut-être ronronne-t-il vraiment, mais tellement discrètement que vous ne l’entendez pas. Mettez votre oreille sur son thorax (moi, je n’aime pas ça) pour déceler d’éventuelles vibrations. S’il n’y a rien, organisez de copieux rituels de câlins et alternez avec des séances de brossage. Vous verrez, progressivement, il libérera, lui aussi, des endorphines et se mettra finalement à ronronner.
Le mot de la fin?
Alain vous dirait que j’exerce sur lui une propriété apaisante et anti-stressante. S’il est si zen, c’est bien mon mérite, va!
Bonjour Aladin
Je crois que tu as raison. Si ton maître Alain est si » zen » et si besogneux dans son travail, c’est bien grâce à toi. Je t’en reconnais le mérite. Tu sais, nous, les humains, sommes si imbus parfois de notre puissance, que l’on en oublie notre cher petit compagnon qui, par ses ronronnements, vient apaiser notre stress ou notre chagrin. Tu sais, j’ai eu un jour un Aladin, mais lui répondait au nom de Gepetto. Il était tellement présent dans ma vie, tellement sûr de son évidente qualité de compagnon indispensable, que, j’en était certaine, il allait un jour me parler. En attendant ce jour qui n’est malheureusement jamais arrivé, je garde en mon souvenir son regard moqueur et son allure de chat sacré. Pour sûr, il m’était arrivé de l’Egypte ancienne…Ses ronronnements me l’ont raconté.
A bientôt Aladin.
Ton amie Claude.