En tant qu’humain, vous pensez que vous pourrez caresser un chat comme si vous caressiez un de vos congénères, n’est-ce pas? Eh bien pas du tout! C’est vrai, ça dépend aussi du chat. Oona, ma maman, se laisse caresser sans faire de chichis. Moi, c’est différent! Alain me caresse et, immédiatement après ses caresses, je fais ma toilette exactement là où sa main a passé sur mon pelage. Sonia fait la même chose et je ne me lèche pas. Ou alors vice versa. Vexant, pour l’un comme pour l’autre, hein?
Étrange phénomène
Laissez-moi vous expliquer cet étrange phénomène. Bon, il y a d’abord mon état émotionnel du moment. Nous, les chats, sommes ainsi faits:
Soit: a) on apprécie
Ben ouais, vous aussi avez vos moments, pas vrai? J’aime les gratouille sur les joues, le cou, le menton. J’aime qu’on me mette la main sur la tête, mais surtout pas aux fesses, tandis qu’Oona, si. Elle aime qu’on la caresse le bas du dos, les flancs, la queue, les pattes et le ventre. Tout ce que je déteste. Bas les pattes… pas sur ces zones-là pour moi. Dès qu’une main ou un museau de chien s’arrête de me caresser là où j’aime être caressé, je me lèche aussitôt. Ben oui, j’analyse les messages olfactifs que soit Alain, soit Sonia ou un de mes potes de chien laissent sur mon pelage.
Et, suivant ce qu’ils ont goupillé avec leurs mains ou leurs museaux, cela ne laisse évidemment pas les mêmes traces olfactives. Voilà pourquoi je ne réagis pas de la même manière avec l’un ou l’autre. Je vous parlerai bientôt de mes aptitudes aux senteurs. Vous, vous vivez dans un monde d’images et ne me dites pas le contraire! Nous, les chats, nous vivons dans un univers d’odeurs. Je boude le contenu de ma gamelle dès que cela ne sent plus bon pour moi. Oxo, -mon pote canin-, lui, s’en fout royalement. Moi pas! Mais revenons à ma fourrure. Les caresses que l’on me prodigue stimulent souvent mon épiderme. Et cette stimulation tactile peut alors déclencher une séance de toilettage absolument méthodique et totale. Mais je peux tout aussi bien remettre juste mes beaux poils en place.
Soit: b) on n’apprécie pas
Et si, à un moment donné, je n’ai vraiment pas du tout envie d’être caressé? Cela peut arriver, non? Alors la pression d’une main peut me contrarier. Y avez-vous pensé? Et si ça dure, ça m’agacera d’autant plus, à coup sûr! Dans ce cas, mon léchage apaisera mon stress, si on peut parler de stress à ce moment-là. Mon toilettage diminuera ainsi ma tension. Encore que…Mes coups de langue sont donc quasi une réponse à mon inconfort. Parce que chez nous les chats, l’inconfort égale contrainte. Et je n’aime pas ça! Vous aimez les contraintes, vous?
Si d’aventure vous en avez un qui ne se laisse peu, voire jamais caresser, tentez de décrypter son message qu’il vous destine. S’il balance son fouet et replie ses oreilles, c’est qu’il va se fâcher ou est déjà fâché. Alors essayez plus tard, lorsqu’il sera détendu. Votre approche peut demander un certain temps… à moins qu’il soit à moitié sauvage. Puis-je vous dévoiler un autre truc? Vous, Mesdames, vous avez sûrement un gros, gros pinceau à maquillage, non? Eh bien testez donc la réaction de votre minou réfractaire aux caresses en l’habituant au contact du pinceau. Vous ne risquerez alors pas de vous faire griffer ou mordre. Relisez Pattes de velours… Toujours ?
Surtout patience…La patience est une excellente vertu. Comme chez vous, les humains, tous les chats ne manifestent pas forcément de la patience. Pas grave, car nous, au moins, on sait ronronner. Consolez-vous, vous avez la persévérance qui nous manque, mais ça, c’est une autre histoire.