Nous assistons à l’éclosion de technologies révolutionnaires en matière d’énergies renouvelables. Mais qu’en est-il des énergies fossiles dont la mort programmée n’est toujours pas actée? Sera-t-il possible, dans un futur proche, de fabriquer de l’hydrogène vert, notamment par l’électrolyse de l’eau, réalisée elle-même à partir d’énergies renouvelables? Les questions peinent à trouver des réponses satisfaisantes. Pourtant, la révolution énergétique est en marche dans tous les domaines. De nouveaux matériaux innovants sont nés, notamment dans le domaine de la construction, mais personne n’en parle. À qui profite le crime?

Commençons par le début

Il était une fois une naine… jaune, composée notamment de 74 % d’hydrogène et de 24 % d’hélium. Les gens d’ici-bas appellent cette naine jaune le soleil! Oui, le soleil qui, comme vous le savez, rayonne. Mais sur notre belle planète bleue, ses rayons ne sont malheureusement pas distribués à parts égales. De cette inégalité, naît l’agitation, tout comme le Covid 19 occasionne actuellement des remous dans le monde entier. Or, l’agitation de l’atmosphère provoque celle de la mer. C’est vous dire l’intimité que vivent la mer et le ciel. Sans bien connaître celui-là (le ciel), on restera sans nul doute ignorant de celle-là (la mer). Et vice-versa! Les énergies marines sont, elles aussi, en pleine évolution et nous en reparlerons bientôt. Mais revenons au charbon et au soleil.

Courbe de la consommation de charbon en milliards de tonnes entre l'année 2000 et 2021
La consommation de charbon continue à augmenter à travers le monde malgré la pollution que sa combustion engendre.

À quand le déclin du charbon?

la devanture où on expose des véhicules électriques ne serait-elle pas une vilaine tentative de greenwashing pour cacher la centrale à charbon en arrière-boutique ?

C’est la première question que l’on doit se poser. Dans son rapport annuel, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) révèle que parmi tous les moyens de production d’électricité, celle qui est la plus polluante reste encore et toujours la combustion du charbon. La pandémie aura certes fait chuter sa consommation mondiale. Celle-ci ne durera toutefois pas. Pour Gaia, c’est incontestablement une très mauvaise nouvelle. Pourquoi? Parce que l’énorme demande d’électricité suscitée par les pays émergents est produite par les centrales thermiques brûlant du charbon. Sa production est déjà repartie à la hausse au début de l’année 2021. Le déclin du charbon, qui génère malheureusement près de la moitié des émissions de CO2 de la Terre, n’est donc pas d’actualité, bien au contraire. Dès lors, à la vue du schéma ci-joint, il convient de se poser la question suivante : la devanture où on expose des véhicules électriques ne serait-elle pas une vilaine tentative de greenwashing pour cacher la centrale à charbon en arrière-boutique ?

Les panneaux des parcs solaires

La révolution énergétique doit être considérée dans son ensemble écologique. Un exemple? Chercheurs et spécialistes en hydrogène gris, ou mieux encore vert, laissaient fréquemment de côté les centrales solaires thermodynamiques (ou concentrated solar power CSP). Un parc solaire (CSP) fournit de l’électricité à une population déterminée. Il ne rejette pas dans l’atmosphère des centaines de milliers de tonnes par an de gaz à effet de serre (GAS) comme les centrales thermiques brûlant du charbon. Des déserts subtropicaux, donc chauds, il y en a quelques-uns.

Le Sahara : 9 065 000 km2, soit près de 30 % de la surface de l’Afrique, est le plus vaste désert chaud et aride de la planète. Chaque km2 du Sahara reçoit annuellement du soleil une énergie équivalant à 1,5 million de barils de pétrole. Rappelons ici le désert d’Arabie (2 331 000 km2), du Kalahari (900 000 km2), de Syrie (520 000 km2), le Grand désert de Victoria en Australie (450 000 km2) et il y en a encore quelques autres. Des gouvernements ont dépensé des milliards de dollars, de roubles et même d’euros dans des guerres pour régler des conflits. Sils les avaient investis pour la construction de CSP sur quelques modestes pour cent des surfaces désertiques, il y a belle lurette que l’on aurait pu fournir la totalité de l’électricité actuellement consommée par l’humanité… et par la même occasion réglé des problèmes de géopolitique. Pari fou? Pas plus que celui de la Fondation suisse Reverdir le Sahara.

La centrale solaire de Noor au Maroc.
Le complexe solaire NOOR Ouarzazate au Maroc.

Au Maroc, à quelques heures de voiture de Marrakech, le complexe solaire NOOR Ouarzazate figure parmi les plus étendus au monde. Du moins, pour l’instant. Il permet aujourd’hui de fournir de l’électricité à 1,9 millions de Marocains.  

Il y a 5500 ans, le Sahara était vert

C’est l’homme qui est à l’origine de sa désertification. Or, ce rôle peut s’inverser si nous le voulons vraiment. L’eau douce est à proximité. La formation de l’humus, puis graduellement, la mise en action de l’agro-écologie seront les bases de la re-fertilisation. Les moyens actuels ou en projet, sont décrits dans le livre Reverdir le Sahara … Des solutions pour un retour à la végétation de Jean Edouard Buchter1, paru aux Éditions Favre en Suisse.

L’hydrogène … un petit miracle vert?

Au début de l’année 2020, divers milieux prétendaient que la vraie révolution commencera lorsqu’il sera possible de fabriquer de l’hydrogène vert, notamment par l’électrolyse de l’eau, réalisée elle-même à partir d’énergies renouvelables. L’inconvénient majeur de l’hydrogène gris ou vert, c’est que c’est un gaz extrêmement inflammable et explosif au contact de l’oxygène. Il faut donc trouver d’autres solutions. Même s’il n’y a pas lieu d’exagérer sa dangerosité. Donc, pour un nombre impressionnant de spécialistes, ce n’est pas pour demain, mais plutôt pour après-demain, et encore…

Pourtant, c’est bien aujourd’hui, en 2021, que débute cette expansion d’un tout nouveau marché -colossal- de nouvelles énergies. Ses multiples vecteurs connaissent des progressions fulgurantes. Vous avez vécu l’inouïe progression du développement des industries issues du numérique, n’est-ce pas? Eh bien laissez-moi vous dire que les conséquences tant économiques que sociales seront encore encore plus cruciales.

Une révolution sur le rail…

Un train à hydrogène imaginé par Siemens.
Un train à hydrogène imaginé par le constructeur allemand Siemens.

Allemands (en collaboration avec Siemens) et Britanniques entrent déjà dans l’ère de l’hydrogène. La Deutsche Bahn (DB) et Siemens Mobility font avancer le changement de trafic respectueux du climat et testent pour la première fois l’utilisation de l’hydrogène pour le rail. D’autres pays de l’UE ont également des projets semblables, notamment en France et en Espagne.

… et sur la route

En partenariat avec de grands leaders industriels internationaux tels que Hyundai, Alpiq et Linde, H2 Energy participe de manière déterminante à l’introduction des premiers camions roulant avec une pile à combustible. Ils sont fabriqués en série et participent à la création d’un écosystème à base d’hydrogène vert. Les camions sont déjà utilisés commercialement en Suisse par les grands transporteurs et détaillants. Cette société, à l’exception de la Suisse, introduira des écosystèmes verts basés sur l’hydrogène dans toute l’Europe et investira dans l’infrastructure de l’hydrogène et dans les applications des piles à combustible.

Ce camion qui traverse les Alpes roule à l’hydrogène.

Notre prochain article vous dévoilera les progrès remarquables réalisés pour le transport maritime et aérien. 


1Jean Buchter est un ingénieur diplômé de l’Ecole polytechnique fédérale.