Nous publions en plusieurs épisodes les réflexions du Comte de Grandvaux qu’il consacre à un thème qui lui est cher: les relations de couple. La rédaction
Dans une relation amoureuse quelle qu’elle soit[1], personne ne saurait prétendre échapper une fois ou l’autre à une déception. Les déceptions, ma foi, font partie de notre existence. Après une longue relation d’amour, il est même possible que s’installe un moment de doute. Faut-il alors abandonner ou persévérer? Lisez ce qu’en pense notre éditeur (cf. https://decouvertemag.com/abandonner-ou-perseverer/. Sans parler forcément de tragédie, il se peut même que l’on vive des périodes d’abattement. N’est-ce pas là le prix à payer en échange de ce prodigieux don qu’est la vie? Et pourtant, tant que rien de traumatisant ne surgit sur notre route ne demeurons-nous pas d’une grande naïveté face aux aspects les plus sombres de la condition humaine?
Reconsidérer notre vision de l’amour?
Au fond, ne faudrait-il pas reconsidérer un certain nombre d’éléments de notre vie quotidienne? Notre vision de l’amour devrait pourtant évoluer avec le temps. Alors qu’en est-il de notre relation de couple? Et pendant que nous y sommes, ne devrions-nous pas également reconsidérer notre vision du monde? Avons-nous songé que nous pourrions ne plus être aimé? Une de mes connaissances me disait que cela avait été terrible pour lui d’entendre son épouse lui déclarer qu’il y avait déjà quelques années qu’elle ne l’aimait plus mais qu’elle ne voulait surtout pas divorcer. Et que dire d’une épouse rentrant de son travail d’infirmière voyant son mari fermant la porte de leur villa, une valise à la main, lui dire un peu penaud… « Adieu, je te quitte définitivement! Je rejoins mon amie…débrouille toi comme tu peux ». 25 ans de mariage et jamais elle n’aurait cru que son époux vive une vie double. Il faut avoir fait l’expérience de la perte, de la catastrophe, pour être capable d’appréhender complètement la détresse la plus intime.
Quelques pistes pour savoir comment on en arrive là…
La première question qui se pose est de savoir si dans ces deux cas, le couple vivait une relation saine. Apparemment non. Il paraît presque évident que les deux partenaires n’avaient plus de communication efficace. Aurait-ce encore été possible d’adopter une communication non violente ?
Allez savoir… Rappelons à ce sujet que dans la communication non violente, on observe les faits et on ne les interprète pas. On exprime son ressentis, ses sentiments, ses émotions, ses sensations. On exprime ses besoins et on ne tente pas de se justifier en établissant des stratégies d’évitement ou prétextes. On formule une demande et non ultimatum.
Depuis des lustres les deux partenaires des deux couples ne communiquaient plus de manière ouverte – si l’on peut dire. Sans nul doute, ils n’étaient plus aptes à résoudre les conflits de manière constructive. Pourquoi? Peut-être parce qu’ils n’étaient plus capables de considérer les autres points que voici.
L’empathie, la confiance, l’indépendance et le respect…
Se mettre à la place de l’autre et de comprendre les perspectives de l’autre. Les deux partenaires se respectent mutuellement et respectent leurs besoins, leurs sentiments et évidemment leurs limites. Les deux partenaires ont confiance l’un en l’autre et sont fidèles l’un à l’autre. Nous en reparlerons.
Les deux partenaires ont des vies indépendantes et des intérêts séparés, tout en étant capables de maintenir une relation équilibrée. Ce sujet mériterait des pages et des pages voire un livre entier.
…soutien et souplesse
A mon avis, le soutien est aussi un élément des plus importants. Vous n’avez pas forcément à vous imaginer le pire, par exemple, lorsqu’une procédure civile voir pénale est engagée à l’encontre de votre conjoint. Mettez-vous simplement à la place d’une personne qui a attrapé une quelconque maladie et qui voudrait se soigner de telle ou telle manière et dont le conjoint n’arrive pas à suivre son chemin de croix. Les deux partenaires se soutenant dans les moments difficiles et célèbrent les réussites de l’autre auront davantage de chance de vivre une relation harmonieuse que les autres.
Enfin, souplesse et flexibilité sont plus que jamais de mise dans une relation par les temps qui courent. Combien sont-ils qui subissent un chômage, veulent changer de fonctions, d’employeur, se mettre à leur compte, vivre une autre vie. Les deux partenaires doivent être capables de s’adapter aux changements et surtout aux défis qui se présentent dans la relation.
Qu’en est-il de la durée du coup de foudre?
Les effets biologiques du coup de foudre sur le corps et l’esprit auraient selon les psychologues une durée de vie de 18 mois. Ils disparaîtraient totalement au bout de 4 ans. Est-ce possible? De nombreuses études scientifiques et des thèses de médecine se sont penchées sur les effets biologiques du coup de foudre amoureux. Il est patent que la dopamine, l’ocytocine[2], l’adrénaline, la vasopressine et la protéine NGF[3] jouent un rôle majeur dans le phénomène du coup de foudre amoureux.
Toutefois, il n’y a pas de véritable consensus sur la durée exacte de ces effets. Combien de temps ces effets restent élevés? Il est tout aussi possible que les effets biologiques du coup de foudre puissent être temporaires. Après tout, l’amour est surtout les relations amoureuses ne sont-elles pas des aspect complexes de la vie humaine? Qui peuvent alors évoluer au fil du temps ! Les effets biologiques de l’amour auraient tendance à varier en fonction de la durée et de la qualité de l’air de la rédaction de la relation. C’est ce que nous verrons au prochain épisode.
[1] Hétéro – ou homosexuelle, les différences ne devraient peut-être pas être si grandes….
[2] L’ocytocine est une hormone et un neuropeptide qui est produit par l’hypothalamus et sécrété par l’hypophyse. Elle est impliquée dans de nombreux processus physiologiques, tels que la lactation, la régulation de la pression artérielle ou encore de la régulation de la libido. On la connaît également sous le nom d’hormone de l’amour ou encore de l’hormone de l’attachement, car elle est libérée en très grande quantité lors de contacts physiques et d’activités sexuelles avec une personne que l’on aime ou que l’on désire.
[3] Ici, c’est l’acronyme anglophone de Nerve growth factor, facteur de croissance nerveuse qui est le plus utilisé. C’est donc un polypeptide de la famille des neurotrophines. Les polypeptides sont les molécules les plus grandes de la famille des peptides. Ainsi, par exemple, les protéines sont des polypeptidiques ou des agrégats de polypeptide ayant une fonction spécifique dans les organismes vivants.